Faisons confiance à notre Mère, « La Guadalupe »

Marie a toujours été fidèle à l’Église. Elle la guide et l’éclaire de diverses façons, et ce, depuis ses origines. L’une des expressions les plus remarquées de la présence de la mère du Christ est celle où, au 16^e siècle au pays des aztèques, elle a pris l’apparence d’une femme aux traits métissés. Elle est aujourd’hui connue sous le nom de la Vierge de Guadalupe. Prenons un instant pour réfléchir de nouveau au sens de son message toujours actuel. Réflexion. (N.D.L.R.) 

« Sache et comprends bien, le plus humble de mes fils, que je suis la toujours vierge Sainte Marie, Mère du vrai Dieu pour qui nous existons, du créateur de toutes choses, du Seigneur du ciel et de la terre. »

Quand la Vierge Marie apparaît dans l’histoire des peuples, il y a toujours une grande difficulté sociale ou religieuse en jeu. Pensons, par exemple, aux nombreuses visitations de la Vierge en France et ailleurs en Europe à l’aube du siècle des Lumières alors que l’on aura de plus en plus de difficulté à croire en Dieu et aux miracles. Mais avant celles-ci, il y eut les visitations de Marie au Mexique. Pourquoi?

Après la grande invasion des conquistadors espagnols en Amérique, les Franciscains, les Dominicains, les Augustiniens – et plus tard, les Jésuites – arrivent sur place afin d’évangéliser les peuples indigènes comme les Aztèques, les Mayas et les Incas. Très vite, les missionnaires rencontrent de grandes difficultés dans l’annonce de l’Évangile. Il existe, dans ces cultures, des milliers de divinités auxquelles on continue à croire à rendre un culte et à offrir divers sacrifices par le moyen de rituels. Pour le missionnaire, inviter les indigènes à croire au seul et unique Dieu, révélé en trois personnes, n’est simplement pas possible à faire.

C’est alors que la Vierge Marie intervient à Tenochtitlan (aujourd’hui, Mexico). Elle apparaît quatre fois, du 9 au 12 décembre 1531, au petit Aztèque Juan Diego. La Vierge est porteuse de la grande révélation chrétienne. D’abord, dès ses premières paroles se révèlent la tendresse et l’amour d’une mère pour son enfant, celle même de Dieu. Elle va souvent interpeller Juan Diego en l’appelant son « cher petit » et en lui disant « Je suis ta mère! », parole tirée du Nouveau Testament, et provenant du Christ en croix. Juan Diego y voit une dame extrêmement belle, vêtue de soleil! Cette représentation est très significative pour ce peuple qui croit en un dieu du Soleil. Cette femme semble être aussi importante que l’astre solaire, sinon davantage. Et ces paroles vont le prouver : « Je suis la mère de l’unique Vrai Dieu, du créateur de toutes choses, Seigneur du ciel et de la terre. » Marie affirme ainsi qu’il n’y a qu’un seul vrai Dieu!

Après avoir donné en signe et en souvenir de ses quatre visites sa propre  image – telle qu’elle est apparue – imprimée sur la tilma (le manteau de tissu) du petit indigène, ils ont été plus de 10 millions de personnes à se convertir et à demander le baptême dans la foi au vrai Dieu. Ce qu’il faut surtout retenir de ses apparitions, c’est que Marie nous offre sa bonté maternelle et sa constante protection. Ainsi n’a cessé de croître, jusqu’à ce jour, la foi chrétienne dans le peuple mexicain. Marie y veille et répète à ses enfants : « Que rien ne t’effraie, que rien ne te peine, que ton cœur ne soit pas troublé », comme si elle voulait reprendre toutes ces paroles de Dieu qui nous affirment la même chose afin que s’affermisse en nous la foi.

La Vierge accompagne les papes et interpelle le peuple

La première fois qu’il est allé se recueillir au sanctuaire Notre-Dame de Guadalupe lors de son premier voyage apostolique au Mexique, Jean-Paul II, un des grands saints de notre époque, a senti une grande force qui l’a ensuite aidé à accomplir son ministère. Par la suite, il y est retourné trois fois pour y puiser cette force afin de poursuivre sa mission jusqu’au bout.

En février 2016, le pape François est allé à son tour à ce sanctuaire dédié à la Vierge mexicaine. Là-bas, il s’est longuement recueilli devant cette image sainte, et ô combien vénérée, de Marie. Au cours de la messe qu’il a célébrée dans la basilique du sanctuaire marial, le Saint-Père, dans son homélie, a résumé cette merveilleuse histoire d’une mère qui vient en aide à tous ses enfants, afin qu’ils deviennent eux aussi missionnaires de la foi chrétienne :

« Marie, la femme du oui, a voulu également visiter les habitants de cette terre d’Amérique à travers la personne de l’indien saint Juan Diego. Tout comme elle a parcouru les routes de Judée et de Galilée, de la même manière, elle a sillonné le Tepeyac, revêtant ses costumes, utilisant sa langue, pour servir cette grande Nation. Et tout comme elle a offert sa compagnie durant la grossesse d’Élisabeth, de même elle a accompagné et accompagne la gestation de cette terre mexicaine bénite. Tout comme elle s’est faite présente au petit Juan, de la même manière, elle continue d’être présente à nous tous; surtout à ceux qui, comme lui, sentent « qu’ils ne valaient rien ». » (cf. Nican Mopohua, 55) Ce choix particulier, voire préférentiel, ne s’est fait contre personne, mais en faveur de tous. Le petit indien Juan, qui se désignait lui-même comme « mecapal, cacaxtle, queue, aile, entièrement dépendant d’autrui » (cf. Ibid, 55), devenait « l’ambassadeur, vraiment digne de confiance ».

Marie a formé le petit Juan Diego à être un messager, et même un digne ambassadeur, de la foi et de la révélation chrétiennes. Elle a grandement aidé les missionnaires dans leur œuvre d’évangélisation. Voilà pourquoi elle peut faire de nous des missionnaires audacieux, même aujourd’hui dans ce contexte social où nous sommes appelés à relever de grands défis. Faisons confiance à notre Mère, elle qui est l’Étoile de la Nouvelle Évangélisation!

– Texte tiré de la revue Univers, édition d’octobre – novembre – décembre 2016, n.4

(Photo: Univers / José I. Sierra)