Comme pour les disciples d’Emmaüs, nous avons besoin d’une table spirituelle et d’une table gastronomique

La célébration de la Journée mondiale des missions (JMM) est une journée spéciale pour nous, et pour moi en particulier, en raison de mon identité de Missionnaire de la Consolata. Je vous partage ce que j’ai vécu alors que j’étais directeur diocésain des Œuvres pontificales missionnaires pour l’archidiocèse de Montréal.

Trois mois avant ladite célébration, je me suis réuni avec des animateurs missionnaires de communautés religieuses pour les préparatifs de cette journée. Ils se sont articulés autour de deux événements majeurs : « La table spirituelle et la table gastronomique. » Pour réaliser le premier, nous avons organisé une messe à la cathédrale, présidée par l’archevêque. En tant que responsable, avec notre comité de formé de communautés religieuses, j’ai préparé un pamphlet, accompagné d’une invitation écrite aux communautés religieuses, aux autres organisations et surtout au peuple de Dieu. La deuxième table, en revanche, a été marquée par un moment gastronomique. Au cours de l’année, j’ai invité les membres à verser une cotisation. Grâce à des dons particuliers, nous avons pu payer un buffet chaque année.

Je suis heureux de dire que nos célébrations eucharistiques ont réuni de nombreux participants. Les moments qui ont suivi la messe ont également été marqués par la présence de plusieurs personnes ayant participé à l’eucharistie, mais aussi par la présence d’itinérants et d’autres personnes qui avaient besoin de quelque chose à se mettre sous la dent. Ces moments autour du repas ont permis à de nombreuses personnes de s’intéresser à ce que nous étions. Les expériences que j’ai vécues au cours de mes années dans ce service reflètent parfaitement le thème de la Journée mondiale des missions que nous avons célébré cette année, centrée sur l’expérience des disciples d’Emmaüs : la présence de l’Eucharistie d’une part, et d’autre part, le partage de notre pain avec des sœurs et des frères dans le besoin. Comme l’a dit le pape François lui-même, en se référant à son prédécesseur Benoît XVI: 

« Partager son pain avec les affamés au nom du Christ est déjà un acte missionnaire chrétien. À plus forte raison, la fraction du pain eucharistique, qui est le Christ lui-même, est l’acte missionnaire par excellence, car l’Eucharistie est la source et le sommet de la vie et de la mission de l’Église ».

Au-delà de cette pensée du Pape, nos célébrations des JMM me rappellent toujours ce que mon regretté père, Anselme Bilwala, me disait à propos de la fraternité, du partage avec les affamés, les pauvres, ces personnes qui sont considérées comme des petits de ce monde, etc. :

« Jean-Marie, dans la vie, on dépend toujours des grands, mais on a toujours besoin des petits. Quand les inondations arrivent, les poissons mangent les fourmis, et quand les inondations s’en vont, les fourmis mangent les poissons. Seul le temps compte. Pour fabriquer du savon, il faut de l’huile, et pour nettoyer l’huile, il faut du savon. C’est l’ironie de la vie. Personne n’est autosuffisant. Tout le monde a besoin de quelqu’un à tout moment. Ne méprisez pas les gens et ne les traitez pas mal. Partagez votre temps et votre pain avec ceux qui sont dans le besoin, si possible. Personne ne sait de quoi demain sera fait. Nous réalisons alors que notre existence est tissée d’interdépendances. Les grands, ceux qui semblent puissants et dominants, peuvent avoir besoin des petits, souvent négligés et considérés comme insignifiants. Les circonstances de la vie peuvent tout changer, créant des situations où ceux qui semblaient faibles se retrouvent en position de force ».

C’est la mission que le Seigneur nous a confiée. Savez-vous que vous êtes, vous aussi missionnaires en vertu de votre baptême ? Profitez de mon expérience pour vivre la joie de la Mission avec vos sœurs et nos frères. Que l’Esprit Saint, protagoniste de la Mission, nous éclaire et nous guide par l’intercession de Notre-Dame du Rosaire !

(Photo: Pexels.com / Tirachard Kumtanom)