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15 Jan 2025

Le CAM 6 a renouvelé ma foi

Par Stéphanie Kuissi

Quand j’ai été recrutée comme adjointe administrative aux OPM au Canada en 2022, j‘étais loin de me douter que deux ans plus tard je ferais partie de l’équipe des coordinateurs nationaux pour le 6e Congrès missionnaire de l’Amérique (CAM 6) de Porto-Rico qui a réuni pas moins de 1300 participants de 40 pays dans la ville de Ponce.

La barre était assez élevée pour mon premier congrès missionnaire. Je me suis donnée comme objectif de réussir ce que je voyais comme étant un projet. Venant du domaine de la gestion de projet, je voyais avant tout cela comme une sorte de programme qui réunissait des personnes de divers horizons autour de la foi. En réalité – et vous le voyez venir –, j’ai pris une vraie baffe à la figure lorsque, au fur et à mesure de l’avancée de la préparation, je réalisais de plus en plus dans quel bateau je m’étais embarquée.

Le CAM 6 allait au-delà de tout ce que j’avais pu imaginer! C’était, certes, un projet mais avant tout un congrès a dimension internationale, une bouffée d’oxygène qui, en tant que croyante, a complètement réactualisé et revigoré mon élan missionnaire. Avant d’être au cœur de l’organisation du Congrès j’étais une chrétienne du dimanche, m’impliquant de temps à autres dans des projets d’entraide. L’expérience du CAM a donné une autre dimension à mon engagement chrétien, grâce à la transformation qui s’est opérée dans ce laboratoire qu’est l’esprit missionnaire.

Du CAM 6, je retiens trois choses : la rencontre, le laboratoire, et la formation.

La dynamique de la rencontre

Avec les membres de la délégation canadienne du CAM 6, j’ai vécu la rencontre des différentes cultures avec des personnes de tous les horizons : des latinoaméricains de Montréal en passant par les Québécois en provenance de multiples régions dont Québec, Rouyn Noranda, Rimouski, La Prairie, Baie-Comeau, Amos, Saint-Hyacinthe, Sherbrooke et Gaspésie.

Il y a aussi la rencontre de la communauté d’accueil de Guayama dans laquelle j’ai été reçue à Porto-Rico. J’en garde encore et pour longtemps les séquelles heureuses suite à la prière du Rosaire, par exemple, qui faisait partie de notre rituel lors de nos transports quotidiens en guagua (appellation de l’autobus de transport). En effet, tous les matins nous priions le Rosaire en l’accompagnant de louanges, pour nous rendre sur le lieu du Congrès. Et on faisait de même pour notre retour à la maison. À ce jour, je garde précieusement cet apport que je continue à entretenir.

De la communauté paroissiale, je ressens une profonde gratitude envers ses membres pour leur hospitalité et leur envie de partager leur foi avec amour. Je suis également reconnaissante pour leur humilité alors qu’ils accueillaient aussi des congressistes venues du Honduras, du Mexique, de la République dominicaine, de France, du Canada, etc. Encore aujourd’hui, nous continuons à entretenir la flamme tous les matins à travers le partage de l’Évangile dans un groupe de discussions que nous avons créé.

Le laboratoire, lieu de transformation

Avant de me rendre sur place pour vivre le Congrès, je m’attendais à suivre des conférences sur la foi tout au long de la journée et d’échanger, à travers les lunettes de nos expériences personnelles, sur les questionnements qui nous habitaient. Quelle belle surprise de me rendre compte que c’était bien plus que ça! Comme tous les participants, j’étais moi aussi appelée à construire avec eux la Mission de demain. Comme dans un laboratoire, nous mélangions ensemble les « ingrédients » au cours de nos partages lors des ateliers et des rencontres du dîner; lors des temps d’échanges et des moments de prière et de louange; lors des liturgies, les conférences et témoignages missionnaires; et même lors des danses typiques, vêtus avec nos costumes traditionnels.

J’ai eu l’impression de recevoir un tsunami d’émotions en constatant la richesse de tous ces apports qui nous ont sans doute transformés. J’ai surtout ressenti un réel appel de l’Esprit Saint qui nous permettait de nous sentir connectés, en communion dans la foi et motivés à transmettre cet amour du Christ à d’autres.

Sans connaître exactement le chemin que je devais emprunter pour propager cet amour, j’avais déjà la certitude d’avoir reçu un cadeau, un appel à jouer un rôle plus important que celui que j’avais auparavant. J’ai ressenti une réelle transformation et une soif de partager la Bonne Nouvelle et de ne surtout pas la garder pour moi.

L’importance de la formation missionnaire

D’autre part, le CAM m’a fait voir l’importance de s’équiper avec une formation solide afin de devenir les missionnaires de demain, surtout au sein d’un contexte de différences duquel nous faisons partie, nous qui habitons le Canada – différences de cultures, de religions, d’opinions politiques et économiques, etc.

Avant le Congrès, je ne voyais pas comment je pouvais apporter ma pierre à l’édifice dans ce magma de diversités. Le CAM m’a offert des moments formatifs qui m’ont fait comprendre que la voie aux réponses à mes interrogations se trouve en Jésus. Cette prise de conscience a réveillé en moi une lumière qui était endormie. Je me suis laissée guider par l’Esprit Saint et je sens que je peux désormais suivre la voie tracée par le Seigneur. J’ai entendu dire au Congrès que la Mission est « un chemin constant vers l’ensemble de l’Humanité ». Elle ouvre, en effet, des horizons que je pensais alors inaccessibles.

Mon identité missionnaire

La formation durant le CAM m’a également fait prendre conscience que je n’avais pas besoin de diplôme en missiologie pour être une missionnaire. Car nous le sommes tous du fait de notre Baptême. En effet, quand j’entendais parler de missionnaires je pensais surtout à des personnes consacrées (évêques, prêtres, diacres, sœurs, etc.). Quelle révélation en tant que laïque, d’être interpellée d’office comme missionnaire! Ceci a réveillé en moi l’ardeur d’en apprendre davantage sur cette identité d’envoyée, de missionnaire.

Au Congrès, Mgr Raúl Biord, s.d.b., a fait allusion à une phrase du théologien Jürgen Moltmann en disant : « L’Église n’a pas de mission, la Mission a une Église : la Mission nous définit ». Cet éveil constitue pour moi la base pour se sentir parfaitement intégré dans l’Église et sentir qu’on a un rôle à jouer comme laïque au cœur de la Mission et en mission.

Enfin, je garde comme guide le fait que la Mission est un itinéraire en constante évolution. Un chemin immuable sur lequel nous pouvons grandir ensemble, tout en vivant nos expériences et nos rencontres. Aujourd’hui, je reste flexible et ouverte afin de partager le meilleur de moi-même et d’accueillir l’autre dans sa différence, et ainsi mieux cheminer ensemble à la lumière de l’Évangile. C’est un processus qui demande également de me défaire des idées préconçues que j’avais à l’égard de la Mission. Cet exercice me permettra non seulement d’approfondir et d’apprendre davantage sur les personnes, mais aussi d’écouter ce qu’elles ont à m’enseigner.

Je suis reconnaissante d’avoir pu vivre une telle transformation qui est désormais mon crédo dans mon engagement missionnaire. L’expérience d’un CAM est un évènement majeur que je souhaite à tous de vivre, car il permet de renouveler sa foi. Le CAM a renouvelé la mienne et je veux désormais partager tous ces fruits et bien d’autres avec tous les membres du banquet du Seigneur duquel nous faisons tous partie.

 

 

 

(Photo: OPM Canada / José I. Sierra)

 

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