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23 Avr 2025

François, le pape qui mit l’Église en sortie

Lors de ses 12 ans de pontificat, quelles furent les grandes intuitions du Pape François et quelles impulsions a-t-il donné à l’Église? Éléments de synthèse.

Par Marie Duhamel

«Entendons-nous Jésus qui frappe de l’intérieur de l’Église pour qu’on le laisse sortir», s’interrogeait en substance le cardinal Bergoglio lors des congrégations générales de 2013, précédant l’entrée en Conclave. En appelant l’Église a en finir avec l’autoréférentialisme pour apporter la joie de l’Evangile aux périphéries de l’humanité, Jorge Maria Bergoglio avait interpelé ses pairs qui, avec l’Esprit Saint, l’élurent au siège de Pierre, le 13 mars 2013. Il fallait un Pape réformateur pour conduire la barque de l’Église prise dans la tempête, image de Benoît XVI avant sa renonciation.

Un évêque s’inclinant face à la foule

Le premier geste de François fut de s’incliner face aux fidèles de la loggia. L’Evêque de Rome, premier Souverain pontife «venu de l’autre bout du monde» -d’Argentine en Amérique latine, rêvait d’une «Église pauvre pour les pauvres». Gouvernant depuis Sainte Marthe, il interpelle –parfois durement- les siens. Ce furent les quinze maladies de la Curie, les semonces adressées aux prêtres, priés de renoncer au dernier smartphone pour devenir des instruments de la miséricorde du Père qui, toujours, pardonne. Aux fidèles, François demande de ne pas offrir «une face de piment au vinaigre». Fasciner par les grandes figures missionnaires -il en canonisera plus d’une- le Pape rappelle la joie de témoigner avec zèle. Evangeli Gaudium sera sa feuille de route.

Une Église, hôpital de campagne

Avec aux pieds ses chaussures noires, François a fait voler en éclat le protocole, pas de vitre blindée à sa papamobile, des arrêts improvisés pour embrasser les blessés de la vie. Les pauvres, les anciens, les victimes de la traite, les migrants seront un fil rouge de son pontificat. Son Église «hôpital de campagne» se mobilisera pour une écologie humaine intégrale. Dans un monde pollué, son encyclique pour la sauvegarde de la maison commune Laudato si’sera un record de librairie.

La défense de l’inclusion et du multilatéralisme

Dans un monde polarisé alors que plane, selon lui, l’ombre d’«une troisième guerre mondiale par morceaux», François n’a eu de cesse de dénoncer la guerre, qui est «toujours une défaite». Il interpelle les dirigeants du monde. Au Parlement européen, au congrès américain, à la tribune de l’ONU, il plaide pour le multilatéralisme et exhorte chacun à remplacer la culture du rejet et de l’indifférence, dénoncée dès son premier déplacement sur l’île italienne de Lampedusa – porte d’entrée en Europe, par une culture de la rencontre. «Personne ne se sauve seul», rappellera-t-il en pleine pandémie de Covid-19. L’Église elle-même s’engage. Dans Fratelli tutti, François montrera comment la fraternité et l’amitié sont un antidote à la violence. Il signe avec le Grand Imam d’Al-Alzhar la déclaration d’Abu Dhabi, pour une coexistence pacifique dénonçant, comme il le fera plus tard en Irak, l’hérésie de toute violence commise au nom de Dieu.

Dialogue et fraternité pour construire la paix

Au pied du mur des lamentations, il y aura cette accolade avec deux amis musulman et juif, une théologie des gestes posés. On revoit François embrasser les pieds des responsables sud-soudanais. Il ira en pèlerins de paix à Juba avec, notamment, le chef de la communion anglicane. Avec ses frères chrétiens, il parlera d’«œcuménisme du sang» et préfèrera la «théologie à genoux» en vue de la pleine communion. La méthode est celle de l’écoute, de l’accueil, du respect de l’autre. Une méthode qu’il mettra en œuvre au sein même de l’Église avec un long processus synodal, qui reste d’actualité après sa mort.

 

 

 

 

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