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24 Août 2023

Mission foi a un nouveau coordonnateur : « Je veux être au service du Peuple de Dieu, dans un esprit d’ouverture »

Mission foi a un nouveau coordonnateur national dans la personne du père Rodrigo Zuluaga. Il a accepté de répondre à nos questions afin de mieux le connaître.

Vous venez d’être nommé coordonnateur national de l’Œuvre pontificale de la propagation de la foi (Mission foi). Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Quand je regarde le titre de coordonnateur de Mission foi, je suis conscient du grand défi à relever que cela représente – comme tous les autres que j’ai eu depuis mon départ et envoi en mission de mon diocèse d’origine de Medellin, en Colombie. Comme toutes les nominations dans notre Église, elles sont une invitation à être au service du peuple de Dieu ; c’est dans cet esprit d’ouverture, de souci pour la Mission et parce que je crois à la solidarité entre les Églises, que j’ai dit « oui » à ce nouvel appel.

En tant que directeur diocésain des OPM à Rimouski, j’ai pu déjà me familiariser avec l’Œuvre de la propagation de la foi; la figure de notre bienheureuse Pauline Jaricot, fondatrice de l’Œuvre  en 1822, était déjà interpellante pour moi, car son souci pour la Mission et l’annonce de la Bonne Nouvelle est un témoignage qui marque mon ministère. J’ai pu comprendre que c’est une des plus grandes œuvres pontificales qui a à cœur la propagation de la foi et l’évangélisation dans le monde d’aujourd’hui.

Ce qui m’attire le plus, c’est savoir que même si je suis déjà un prêtre envoyé en mission par mon diocèse (prêtre fidei donum), maintenant mon horizon doit continuer à s’ouvrir un peu plus. En tant que baptisé et prêtre, je dois être plus sensible aux besoins de la grand mission de l’Église universelle, particulièrement ceux des Églises les plus pauvres afin de leur montrer notre soutien par la prière, la charité et le travail missionnaire.

Comment voyez-vous votre mandat et votre rôle ?

Après avoir eu le cadeau de connaitre différentes communautés et des contextes très différents les uns les autres, je suis plus conscient des pauvretés et des richesses de notre Église au Canada. Je suis également conscient que le mandat d’aller faire des disciples par toute la Terre est aussi un mandat pour toutes et tous, ici. Nous le voyons déjà dans beaucoup de nos diocèses qui accueillent des prêtres venus d’ailleurs dans le monde. Et ce n’est pas nécessairement parce qu’ils sont riches ; ce n’est pas non plus parce que les vocations de laïcs engagés, de prêtres, ou de religieux surabondent dans leur pays d’origine. Chacun doit répondre de cœur et avec joie à cet appel à la Mission.

Je vois mon rôle de coordonnateur comme une continuation de ce qui se fait déjà chez les OPM au Canada, plus spécifiquement avec l’Œuvre de la propagation de la foi. Je m’ajoute à une équipe enthousiaste et engagée. J’ai une possibilité d’apporter mon vécu, mon expérience spirituelle et missionnaire en vivant mon ministère de prêtre et en travaillant à réveiller autour de moi ce même feu pour la Mission universelle de l’Église qui a enflammé les cœurs des premiers disciples et qu’aujourd’hui nous ne pouvons pas laisser s’éteindre.

Parlez-nous un peu de votre parcours. Vous êtes originaire de la Colombie et vous avez également une riche expérience missionnaire ?

J’ai reçu l’ordination le 21 novembre 2001, fête du Christ-Roi de l’Univers, une solennité qui, sans le vouloir, a marqué mon ministère et ma vocation. Cette fête qui clôture l’année liturgique et nous prépare pour ce merveilleux temps de l’Avent et de Noel, nous rappelle que c’est lui, Jésus-Christ, le centre de notre foi, l’essentiel de notre spiritualité, la Bonne Nouvelle… Et en définitive, la source de toute notre mission.

En tant que baptisé, et puis comme prêtre, je ne pouvais pas rester tranquille et éteindre la flamme de l’Esprit qui me pousse à partager ce que j’ai reçu par sa bonté. Sans le soupçonner, une année après mon ordination on m’a demandé un service missionnaire dans l’Île de Cuba. Ce fut sans dout une expérience enrichissante hors du commun pour un prêtre diocésain, mais aussi une expérience difficile qui m’as formé un peu plus comme disciple-missionnaire. Ça m’a aidé à sortir de mes propres frontières ; d’aller au-delà de mes limites, soient-elles imaginaires et parfois bien réels ; de mes limites culturelles, linguistiques, spirituelles ou géographiques pour partager la joie et le cadeau de notre foi en Jésus-Ressuscité avec de nouvelles personnes qui, en même temps, m’ont aussi évangélisées.

Depuis 2007, j’ai eu l’autre appel – si différent du premier. L’appel d’apprendre une nouvelle langue, de connaître un autre style de paroisse, une nouvelle culture et profiter des défis et de la beauté de l’hiver du Québec, au diocèse de Rimouski. Un appel que je n’avais même pas imaginé en Colombie ou à Cuba.

L’année 2022 a été historique pour l’Œuvre puisque sa fondatrice, Pauline Jaricot, a été béatifiée le 22 mai dernier. Comment cette femme peut-elle nous inspirer et renouveler notre appel à être de véritables disciples-missionnaires à notre tour ?

Quand on rentre un peu dans l’histoire et la vie de la bienheureuse Pauline Jaricot, on trouve une femme de cœur, ouverte et très sensible aux besoins de son entourage. Une femme d’un leadership exceptionnel, comme beaucoup de femmes de notre époque qui parfois dans la discrétion ou parfois ouvertement, assument un rôle fondamental pour notre Église et pour notre société.

Sa foi, sa charité et son engagement dans la mission de l’Église l’ont toujours soutenu dans ses initiatives, ses projets et son charisme. Ce qui m’interpelle le plus, c’est que Pauline Jaricot n’a pas vécu dans une époque facile. Nous n’avons qu’à penser de tous les changements culturels, socio-économiques français, et la mouvance de la Révolution au début du XIXe siècle. L’Église vivait des tempêtes et des divisions, autant à l’intérieur comme à l’extérieur de l’institution. Malgré tout cela, Pauline Jaricot a su centrer sa foi sur l’essentiel : son amour pour les plus démunis, sa soif de justice et de reconnaissance de la dignité des ouvriers. Tout cela nourri d’une foi constante en Jésus et inspirée par la dévotion à la Vierge Marie.

Son œuvre et sa vie vont demeurer un modèle de ce que signifie être un baptisé engagé, d’être une personne consciente de l’ampleur de l’appel à être missionnaire dans notre monde.

 

(Photo: Mission foi / José I. Sierra)

 

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